Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


vendredi 9 novembre 2007

Laisser ma souffrance prendre sa place.

Mon p'tit gars, mon fils,

Ta mort me fait souffrir. Ce n'est évidemment un secret pour personne. Souvent je me demande que faire de cette souffrance ?

Je l’ai refusée. Légitimement. Ton départ était trop insupportable. J’ai fermé les yeux, pour éviter la folie. J’ai bien compris que continuer à le faire était encore plus douloureux. Tous les jours, je me cognais à la réalité de ton absence. Ca faisait encore plus mal.

Refuser ta mort m’a permis de lui dessiner des contours…C’était le seul moyen dont je disposais pour la reconnaître.

J’ai tenté de l’accepter…Elle reste pourtant inacceptable. Dire l’inverse serait me mentir. L’accepter serait le mensonge de la belle âme qui voudrait trouver bon le coup qui vient de lui être porté. J’ai cherché des coupables : le gyné, le destin, Dieu, moi…croyant me délivrer par un appel à la révolte contre l’injustice du sort. Je ne faisais que m'engager dans la voie du pourrissement.

Il ne me reste plus qu’à l’affronter. Non pas essayer de comprendre comment on en est arrivé là…Mais, me laisser transformer par le contexte nouveau que je ne pouvais prévoir et qui s’impose à moi. Se pose alors à moi une autre question : comment arriver à vivre, à rire sans avoir à chaque fois l’impression de t’être infidèle, sans avoir peur de t’oublier? Ce ne sera pas un oubli qui t’efface…au contraire. Ce sera un oubli qui te maintient, dans les couches les plus profondes de mon être, dans une sorte de nappe phréatique de ma propre terre.

Cette souffrance m’a fait perdre quelque chose de ma maîtrise. Je pensais qu’il suffisait de décider d’avoir un enfant, de le concevoir ... Belle illusion ! J’avais oublié que la vie est fragile. J’ai perdu mon rêve de toute puissance. Ma peau a perdu de son épaisseur…Je me sens dorénavant tellement frêle….

Pourtant, dans un même mouvement, les choses se colorent autrement. Ta mort a renouvelé mon regard, m’a rendue plus humaine, m’a remise à ma place d’étoile qui cherche sa galaxie….

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ta douleur me bouleverse, même si elle est inévitable et parcequ'elle est inévitable, incontournable... Tu as tous les droits d'être en colère. C'est injuste, absurde... il n'y pas de mot assez fort.
Exprime-la, crie-la, hurle-la s'il le faut. Tout peut être entendu...

Timothée sera aussi dans chacun de tes sourires, de tes cris, de tes rires, de tes mots. Il est et restera partie de toi et aucun moment de bonheur ne lui sera trahison, bien au contraire... Nos enfants nous appellent à surmonter fatigue, douleur et chagrin pour saisir chaque petite parcelle de merveilleux... C'est leur magie... Alors ne leur refusont pas nos instants d'insouciance et de bonheur. Où qu'ils soient, ils sont avec nous.

Je suis là et je resterai là. Je t'embrasse.

Véro a dit…

Je suis heureuse de te lire, je me faisais du souci...
Je pense lire entre les lignes que tu te bats toujours contre ce destin si cruel... et je me sens bien impuissante et inutile tant mes mots ne servent à rien dans un tel contexte...
J'aimerais tellement que la douceur t'entoure, que la douleur s'apaise...
Que puis-je faire, si loin, si petite...
A part te dire que je pense très fort à toi... chaque jour...
gros calins
véro

Anonyme a dit…

je n'ai pas les mots parce que te lire me ramène le passé en pleine face, et je me retrouve alors à nue, fragile....et bien malhabile pour trouver alors les mots qui apaisent....

Mais je voulais partager avec toi, cet extrait du "Petit Prince"....parce que ces lignes me sont chères, parce que ces lignes me bercent lorsque j'ai mal....parce que dans ces lignes j'y retrouve mon ange, mon étoile....

"Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras toi, des étoiles qui savent rire !
....
Et quand tu seras consolé (on se console toujours) tu seras content de m'avoir connu. Tu seras toujours mon ami. Tu auras envie de rire avec moi. Et tu ouvriras parfois ta fenêtre, comme ça pour le plaisir... Et tes amis seront bien étonnés de te voir rire en regardant le ciel. Alors tu leur diras : oui, les étoiles, ça me fait toujours rire !"

Lorsque tu regardes le ciel, et que tu vois scintiller les étoiles, ce sont nos anges, espiègles, câlins, qui nous font des petits clins d'oeils...pour nous rappeller qu'ils sont là et qu'ils nous aiment....

Anonyme a dit…

Juste un petit mot pour te dire que je pense à vous... Je me sens inutile en te disant tout ceci, mais tu sais que tu peux compter sur moi, j'aimerais tellement t'aider à ma manière, je ne sais pas si tu as envie d'entendre les mêmes choses que moi alors je te laisse décider et venir vers moi... Quand tu veux, à tout moment...
Pensées calines pour ton petit Timothée....

Véro a dit…

Juste quatre petis mots : "je pense à toi" et un duo magique pour l'avenir "Bonne Année!!!"...
Je te souhaite plein de bonnes choses pour 2008...
Gros bisous
véro

L'Atelier de Gaëlle a dit…

Juste pour dire qu'il y a un petit Timothée de quatre mois qui se bat en ce moment entre la vie et la mort…
Et tisser pour lui et ses parents le grand enveloppement d'amour dont ils ont besoin pour traverser cette tempête…