Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


mercredi 11 juillet 2007

Des larmes en guise de mots

Mon tout petit,

Plus de deux heures que je suis devant cet ordinateur. Deux heures que je tente de mettre des mots sur ces larmes qui coulent depuis mon réveil. Rien ne vient. Juste des larmes. Une montagne de mouchoirs usagés commence à s’ériger à mes côtés.

J’aimerais tellement te serrer dans mes bras, te caresser. Quand je regarde ta photo, mes mains voudraient t’extirper hors de cet écran pour t’emmener très loin.

Tu me manques petit bouchon.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les larmes coulent sans s'arrêter depuis que je me suis levée. Pourtant hier j'avais l'impression que ça allait mieux. C'est épuisant d'attendre chaque jour l'humeur qui nous suivra tout au long de la journée... C'est atroce ce sentiment, savoir qu'on ne pourra jamais plus serrer nos petits dans nos bras mais en avoir tellement envie quand même, comme si on espérait que la vie nous fasse une petite fleur, nous les rendre l'espace d'une minute, être encore en contact avec leur peau si douce, sentir leur poids dans nos bras, caresser leurs adorables petits pieds, avoir encore l'impression qu'ils sont endormis grâce à nos berceuses...
Mon mari doit reprendre le travail lundi. J'ai peur, peur de me retrouver seule et en même temps envie de voir personne d'autre que lui. Peur de passer la journée à pleurer sur tout ce que j'ai perdu... Demain Ilian aura un mois, déjà un mois, seulement un mois... Hier nos avons rangé sa chambre. J'aime tellement regarder et toucher ses habits que je n'ai pas pu me résoudre à les enfermer et à les ranger loin de nous. Ils sont dans une boite dans notre armoire. Sa chambre parait maintenant si vide... VIDE c'est le mot qui résume tout...
Mon message ne doit pas beaucoup t'aider aujourd'hui, j'en suis désolée... Je pense très fort à vous 3...


(message du 13 juillet à 10:01)

Cécile a dit…

Virginie,

Comment te sens-tu au moment où tu me lis ?
Est-ce que cela va un tout petit peu mieux qu'hier ?

Comme tu le dis si bien, être envahie par des émotions qui changent d'heure en heure, c'est épuisant. Je dirais qu'à certain moment, je trouve cela extrêmement pénible.

Je n'ai pas de mal à imaginer que tu ne te sentais pas bien hier. Tu avais fait le jour précédent quelque chose de courageux, qui demandait beaucoup de force et d'énergie. Ranger la chambre, les vêtements de nos anges est une tâche énorme et difficile.

Pour ma part, les vêtements sont encore dans les tiroirs. Je n'ai pas encore osé les ouvrir. J'ai seulement vidé il y a deux semaines la valise de Titi (celle qui devait m'accompagner à la maternité). Nous n'avions pas encore aménagé la chambre avant que j'accouche.

Comme toi j'ai du mal à supporter ma tristesse, mes pleurs mais j'ai le pressentiment que les contenir va me faire encore plus de mal. Alors je laisse couler et j'essaye de me rassurer en me disant qu'après /plus tard, je me sentirai mieux.

Souvent je compare ce que je traverse à une convalescence après un accident. A la différence que ce n'est pas que mon corps et mon esprit qui doivent se rétablir mais aussi mon âme. C'est un fameux boulot qui exige que je sois indulgente avec moi même. C'est éprouvant. Un rien me déstabilise.

J'espère que tu pourras profiter un peu de ces deux jours où ton mari est encore à la maison avec toi.

Je pense très fort à vous et à Ilian (qui vient de souffler sur son nuage sa bougie "un mois"). Timothée adore (comme son papa) le fabuleux gateau au chocolat qu'Ilian a préparé pour fêter cela. ;)

Cécile

(message du 14 juillet à 13:19)

Anonyme a dit…

Bonjour Cécile,

Je suis rentrée de Catalogne il y a deux heures, et je suis allée te lire, vite... comment te sens-tu? Je me sens si desarmée, tu arrives tellement à travers tes mots à faire ressentir les choses intantanément... Te savoir triste, c'est difficile.
Je te remercie infiniment pour le si gentil commentaire que j'ai lu sur mon blog. Il m'a beaucoup émue ... je ne mesure absolument pas la portée de ce que je livre. J'ai beaucoup pensé durant ces deux semaines sans internet au bien fondé de mon blog... si c'était utile de faire sortir tout cela de moi-même... de faire ressurgir mon enfance à travers mes souffrances de maman...
Je suis très rassurée par tes mots, tu m'as apaisée, et je t'en remercie... ça me touche beaucoup... si tu savais comme j'ai peur d'aller trop loin dans mes souvenirs.. tant de fois...
J'ai détesté la vie quand j'entendais ma mère tomber sous les coups, j'ai imploré que ça s'arrête, et j'ai espéré qu'un jour j'aurais une "belle vie"... comme une revanche... comme quelque chose qu'on me "devait" bien... j'ai tout mis en oeuvre pour y arriver...
Cécile, je ne sais pas comment j'aurais réagi si Manon avait refusé de se battre dans sa couveuse... j'ai toujours dit que je pourrais survivre à tout, sauf à ma fille... ceux qui m'ont connu petite disent de moi que je suis une battante, une fonceuse... avec le recul je regarde Manon grandir et je me demande pourquoi il a fallu que je passe par ce "couloir d'incertitude" qu'est la néonat.. si ce n'est pour me permettre de vivre mieux... de vivre à fond...
comme je me l'étais promis...
En tout cas, tu es une femme, une maman, exceptionnelle... et ta force, ton amour pour ton fils, ton dévouement auprès des autres, c'est très impresionnant...
Prends bien soin de toi...
Très affectueusement...

Véro.

(message du 22 juillet à 20:05)