Encore cette maudite tristesse ce matin. Ca dégouline, ça m’envahit, ça m’assomme. Pour démarrer la journée on a vu mieux comme petit déjeuner !
As-tu choisi de partir si tôt pour m’aider à grandir ?
Ca fait mal de grandir.
Encore cette maudite tristesse ce matin. Ca dégouline, ça m’envahit, ça m’assomme. Pour démarrer la journée on a vu mieux comme petit déjeuner !
As-tu choisi de partir si tôt pour m’aider à grandir ?
Ca fait mal de grandir.
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Cécile
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08:19
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Maman est envahie par la peur ce matin.
Peur de sombrer dans la folie, la dépression, la douleur insurmontable.
Peur pour ma santé, celle de ton père.
Peur de ne plus pouvoir avoir d’enfant, de devoir faire ce deuil là aussi.
Peur de ne pas avoir la force, les ressources pour vivre avec cette blessure profonde.
Peur d’être enfermée à jamais dans la tristesse.
Peur de perdre ton père.
J’entends que certaines mamanges n’ont plus peur de la mort. Moi j’en ai terriblement peur. J’ai peur de mourir avec des regrets, ceux de ne pas avoir vécu, profité de ma vie.
Je ne sais pas si je peux te demander de m’aider.
C’était à moi de te rassurer, de te réconforter et me voilà, à te demander de le faire avec moi.
C’est le monde à l’envers.
Est-ce que le pire m’attend ? Est-ce que cet élan de vie que je ressens n’est qu’une réaction de survie pour supporter le choc et qu’il va s’estomper au fil du temps ? La souffrance va-t-elle me rattraper, m’engluer ? Est-ce que je me voile la face ? Suis-je trop optimiste ? Dois je rester sur mes gardes ? Je ne sais qu’en penser.
Là aussi il me faut lâcher prise, me faire confiance.
Je doute, j’hésite.
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Cécile
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08:10
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Tu aurais dû naître aujourd’hui (selon le document du gynécologue).
Tu n’es plus dans mon ventre depuis presque un mois.
Longtemps j’ai insisté pour que ton père prenne ma bedaine en photo.
Pour le taquiner, je lui disais que s’il traînait trop, ce serait trop tard, j’aurais accouché.
Deux semaines plus tard, tu sortais le bout de ton nez hors de mon ventre.
Petit bout de nez tout froid est sorti.
Ils me percevaient épanouie.
Je l’étais.
J’ai envie de passer une belle journée avec lui en ton honneur.
Tu me manques.
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Cécile
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08:47
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Déjà / seulement ( ?) le 17 juin…
J’ai perdu complètement la notion du temps. Il s’est comme arrêté la semaine du 21 mai.
Pendant ma grossesse, je décomptais les semaines avant ton arrivée. Plus que 8 semaines, 6, 3…Maintenant, le calcul est inversé. Une semaine, 2, 3, se sont écoulées depuis que tu nous as quitté physiquement.
Cette semaine où nous aurions annoncé ta naissance, où nous aurions répondu nonchalamment, machinalement, que le bébé et la maman se portaient bien.
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08:23
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Je me sens vide mon cœur, ce matin. Je suis envahie par ce vide immense, celui de ton absence. Faible aussi. Si faible, si fragile. En miettes.
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08:03
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Première journée sans ton papa qui est retourné travailler. Je redoutais cette journée qui finalement s’est plus ou moins bien déroulée.
J’ai reçu de nombreux sms, appels téléphoniques, cartes de personnes qui nous aiment et nous soutiennent. Ca me réchauffe le cœur à chaque fois. Je leur en serai éternellement reconnaissante. J'ai regardé les photos de ta petite bouille, comme pour me donner un peu plus de force. Ta mamy (ma maman) m'a dit hier qu'elle les regardait souvent aussi.
On s'était tous réunis (ton papa et moi, mes parents, ton oncle et ta tante et ton cousin Mattéo ainsi que ton parrain, mon petit frère) pour la fête des pères. Ma maman n'a pas oublié de la souhaiter à ton père et lui a offert un livre (l prophète de Gibran). J'étais touchée par la spontanéité du geste. Elle n'a pas semblé hésiter l'ombre d'une seconde. Ce geste simple était un merveilleux cadeau, celui qui reconnait ton existence, notre nouveau statut de parents.
De nouveau, ton papa a pas mal joué avec ton cousin Mattéo. Maman me faisait remarquer que j'aurais eu deux enfants à la maison. C'est vrai que ton père est un peu "jouette". Il est si craquant avec les enfants. Je l'adore.
Je t’aime mon petit soleil.
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Cécile
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16:30
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Voici le texte que ton papa a écrit pour toi.
Je me sens prête à le partager avec le monde entier.
Lettre à mon fils
Mon ange, mon amour, mon petit bonhomme,
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Cécile
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09:00
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Aujourd’hui c’est la fête des pères…
J’ai terriblement envie de la souhaiter à ton papa.
J’hésite.
Ce mois de juin va être très difficile pour ton papa et moi. Beaucoup de dates symboliques : cette fête des pères aujourd’hui ; le 15 juin qui était pour moi la date à laquelle tu allais naître ; le 20 et 25 juin, les deux dates du terme. Je n’ai jamais compris pourquoi il y avait deux dates. Depuis les premières consultations, le gyné m’avait toujours annoncé le 25 juin comme la date du terme. Quand il a commencé à remplir la carte à remettre à la maternité lors de l’accouchement, il a inscrit le 20 juin. J’ai découvert ces deux dates différentes début mai et je n’ai jamais eu l’occasion de lui demander le pourquoi. Dans mon esprit j’avais l’impression que tu viendrais de toute façon plus tôt, vers le 15.
Une autre date est celle de l’anniversaire de ton papa, le 24 juin. Il ne voulait pas que tu naisses le 24, pour que tu ne lui « chipes » pas sa date d’anniversaire. Moi je lui répondais que tu serais le plus cadeau d’anniversaire que je ne pourrais jamais lui faire.
(…)
Tu es un magnifique cadeau d’anniversaire, mon cœur.
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Cécile
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06:33
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Hier, papa et moi sommes allés chez notre conseillère conjugale qui a eu la gentillesse de nous recevoir en urgence. Nous en avions tous les deux besoin. Ton papa a pu parler de son petit bonhomme, toi ! Il a pris la décision de voir quelqu’un en individuel pour pouvoir être accompagné dans ce qu’il vit. Ton père parle peu de ce qu’il ressent mais quand il le fait, je le trouve tellement juste et authentique.
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06:12
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Papa et moi sommes allés hier soir chez ton oncle et ta tante. Ton cousin Mattéo était en pleine forme. Il jouait beaucoup avec ton papa au ballon, ton papa lui chantait des chansons. C’était tout mignon mais j’avais le cœur serré en pensant qu’il ne pourrait jamais faire tout cela avec toi. J’ai parlé de toi, de ma grossesse avec ta tante Natalina, avec sérénité, douceur. Parfois je me laissais aller à un peu de cynisme, c’est une manière pour moi d’exprimer ma colère, ma culpabilité, ma tristesse. C’est un plaisir pour moi de parler de toi, il est important pour moi de le faire, de te rendre vivant aux yeux de chacun. Tu es bien loti dans mon cœur mais je voudrais que tu le sois dans celui des autres aussi. Mon petit ange, comme je t’aime…je suis débordante d’amour pour toi.
Je sais que c’est prématuré de penser à une prochaine grossesse. Partout j’entends, je lis qu’il ne faut pas refaire un enfant trop vite. Le corps de maman doit se remettre de la grossesse et de l’accouchement. Je me sens forte et extrêmement fragile tout à la fois. Je sens que je suis fatiguée, par la grossesse, l’accouchement et toutes ces émotions qui me traversent depuis ton tragique départ. Il faut laisser de la place au processus de deuil. Ne pas remplacer une grossesse et un bébé par d’autres. Dans ma tête et dans mon coeur, il me parait impossible de te remplacer. Tu es unique, les moments partagés avec toi dans mon ventre sont uniques.
Je t’aime mon petit bouchon.
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Cécile
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06:21
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Pas de colère ce matin, juste une énorme tristesse liée à ton absence. Quel vide ! Moi qui, enceinte, savourais les moments au calme avec ton papa sachant que ce serait les derniers. Maintenant, ces silences me glacent, je donnerais n’importe quoi pour t’entendre pleurer, me réveiller à n’importe quelle heure de la nuit pour te donner le sein, m’endormir à tes côtés, te regarder, te toucher.
Maman n’a jamais été habile avec les bébés, mais cela ne lui faisait pas peur. On aurait appris tous les deux. Il va me falloir apprendre à vivre sans toi physiquement.
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Cécile
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05:29
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Mon cœur,
Maman ressent beaucoup de colère aujourd’hui. Contre elle et contre le destin. Parfois je suis en colère contre toi. S’il m’arrive de traiter de corniaud, ne t’en fais pas, cela va passer. Je pensais ne pas ressentir cette émotion mais elle est là, bien présente. J’oscille entre la profonde tristesse, presque le désespoir et la colère, le sentiment d’injustice.
Une collègue de ton papa nous a écrit un petit mot dans lequel elle nous remercie. Tu nous rappelles à tous d’être bien vivants, humblement. Ca me touche mais ne soulage pas ma tristesse.
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Cécile
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15:34
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Maman s’est réveillée triste ce matin. Elle n’avait qu’une seule phrase d’enfant gâtée en tête : « Rendez moi mon bébé ! ». Laissez moi vivre ces instants tant espérés.
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Cécile
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05:54
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Mon ange,
Je me suis réveillée ce matin, sans crise de larmes, avec ton papa à mes côtés. Je réalise à quel point je l’aime. Je pense que c’est l’amour que j’ai pour toi qui me transporte, m’ouvre les yeux. Comme j’ai pu m’arrêter sur des futilités, passer à côté de si belles choses ! Merci mon cœur de me faire réaliser tout cela. Je n’aurai pas assez d’une vie pour te remercier.
Je sens le changement en moi, même si cela me fait souffrir atrocement, j’essaye de l’accueillir sereinement. Comme si, chenille, je devais me faire violence pour devenir papillon. Quitter cette enveloppe, ce carcan qui m’a si longtemps emprisonnée. Tu es ma force, mon envie de vivre. Ton grand père (le nouveau compagnon de ta grand-mère paternelle) nous disait que tu dégageais quelque chose de fort. Quand je regarde les photos de toi. Je trouve qu’il n’a pas tort. Ton départ prématuré va nous transmettre encore plus cette force. J’en suis sûre.
Reçois tout mon amour.
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Cécile
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05:13
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Nous revoilà des étangs de
Ta maman qui t’aime.
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Cécile
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18:33
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Aller faire un tour autour des étangs de Sainte Julienne. Les heures me paraissent interminables. Je n’arrive pas à faire autre chose que de penser à toi. On voulait aller te voir au cimetière. Papa n’en a pas la force. Maman hésite aussi. Ne nous en veux pas. Il faut que papa et maman se sentent prêts. Nous avons des manières différentes de vivre notre tristesse. Ton père est très triste mais il n’en parle pas trop. Moi j’arrive parfois à passer une heure sans pleurer. Je dois beaucoup travailler sur moi-même (comme diraient les québécois). Parfois nous sommes en colère contre toi. Là encore excuse nous. Ton départ nous bouleverse, il nous faudra du temps pour vivre avec nos blessures.
Mille fois merci mon bel ange, mon messager d’amour.
Ce matin, je t’ai supplié de nous envoyer un signe. Vers midi, maman a découvert une jolie fleur blanche (d’une plante dont je pensais qu’elle n’avait pas survécu à l’hiver). J’avais demandé à ton père ce matin si on pouvait imaginer que tu te manifestes au travers des fleurs, de leur parfum, il m’a répondu que oui.
Merci mon ange. Je t’aime.
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Cécile
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14:56
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Maman s’était endormie dans le fauteuil, Papa vient seulement d’aller se coucher, il dort du sommeil du juste. Maman pleure. Elle a besoin de pleurer. Elle ne supporte plus les insomnies, sans toi à ses côtés.
Encore tout à l’heure, pour aller faire les courses. Quelle épreuve ! Maman a du retenir ses larmes. Faire les courses était presque devenu un plaisir quand tu étais dans mon ventre.
Qu’est ce que tu me manques mon boutchou !!!! J’ai mal. C’est indescriptible. Pourquoi m’arracher le cœur ainsi ?
Ton papa essaye de me soutenir comme il peut. Il sculpte.
Il vient de refaire en miniature Sedayan, son premier perso de jeu de rôle. Tu as presque l'identique avec toi.
C'est un peu lui...parait-il.
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Cécile
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02:04
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