Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


vendredi 22 juin 2007

J'ai peur....

Maman est envahie par la peur ce matin.

Peur de sombrer dans la folie, la dépression, la douleur insurmontable.

Peur pour ma santé, celle de ton père.

Peur de ne plus pouvoir avoir d’enfant, de devoir faire ce deuil là aussi.

Peur de ne pas avoir la force, les ressources pour vivre avec cette blessure profonde.

Peur d’être enfermée à jamais dans la tristesse.

Peur de perdre ton père.

J’entends que certaines mamanges n’ont plus peur de la mort. Moi j’en ai terriblement peur. J’ai peur de mourir avec des regrets, ceux de ne pas avoir vécu, profité de ma vie.

Avec ton départ, je réalise comme la vie est belle et mérite d’être vécue pleinement. Que c’est à moi de saisir chaque petit moment de bonheur furtif et de les savourer, d’en prendre soin comme des joyaux.

Je ne sais pas si je peux te demander de m’aider.

C’était à moi de te rassurer, de te réconforter et me voilà, à te demander de le faire avec moi.

C’est le monde à l’envers.

J’ai eu une longue conversation hier soir avec une amie qui a perdu son petit garçon de la mort subite il y a trois ans d’ici. J’ai pu ressentir toute la douleur encore présente chez elle. Même si j’ai pu constater que l’on vivait différemment les choses, je la sentais encore tellement tourmentée.

Ca m’effraye beaucoup.

Est-ce que le pire m’attend ? Est-ce que cet élan de vie que je ressens n’est qu’une réaction de survie pour supporter le choc et qu’il va s’estomper au fil du temps ? La souffrance va-t-elle me rattraper, m’engluer ? Est-ce que je me voile la face ? Suis-je trop optimiste ? Dois je rester sur mes gardes ? Je ne sais qu’en penser.

J’en ai parlé brièvement avec ton père ce matin avant qu’il ne parte au travail. Il a tenté de me/se rassurer en me disant qu’on n’était pas les mêmes, que l’on avait pris un autre chemin. Ca ne m’a pas spécialement rassurée. Qu’en sait-on ? Que sait-on du chemin que l’on va prendre, des obstacles sur lesquels on va buter ?

Là aussi il me faut lâcher prise, me faire confiance.

Je doute, j’hésite.

J’ai peur.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est vrai que malgré le temps qui passe, la douleur resurgit toujours à l'identique ; simplement, les moments de bonheur sont redevenus plus nombreux, la vie a repris ses droits ! on se surprend à pouvoir rire comme avant...
et tou cela sans oublier !

il ne se passe pas un jour où je ne pense pas à ma fille ; quelquefois des nuits d'insomnies j'écrase encore une larme ; quand je raconte ce qui s'est passé je sens encore la douleur cogner sur ma poitrine... mais je suis redevenue heureuse malgré tout : heureuse de vivre, heureuse d'être aux côtés de mon mari et de mon fils (bébé espoir né 16 mois après)

alors courage

(message du 20 juillet à 14:29)

Anonyme a dit…

Il est certain que ce chemin ne sera pas sans ambuche mais avec le temps , l'amour que vous avez pour Thimotée vous parviendrez à revivre. Nos petits anges seront tjrs dans nos coeurs et chaque jour nous penserons à eux mais la vie reprendra le dessus..
Courage

(message du 22 juillet à 17:12)

Anonyme a dit…

C'est vrai que l'on voit les choses différement après, et même des années il arrive de ressentir encore beaucoup de chagrin, il y a des hauts et des bas, des dates difficiles à passer.

Bon courage et douces pensées à Thimotée

(message du 23 juillet à 17:08)