Papa et moi sommes allés hier soir chez ton oncle et ta tante. Ton cousin Mattéo était en pleine forme. Il jouait beaucoup avec ton papa au ballon, ton papa lui chantait des chansons. C’était tout mignon mais j’avais le cœur serré en pensant qu’il ne pourrait jamais faire tout cela avec toi. J’ai parlé de toi, de ma grossesse avec ta tante Natalina, avec sérénité, douceur. Parfois je me laissais aller à un peu de cynisme, c’est une manière pour moi d’exprimer ma colère, ma culpabilité, ma tristesse. C’est un plaisir pour moi de parler de toi, il est important pour moi de le faire, de te rendre vivant aux yeux de chacun. Tu es bien loti dans mon cœur mais je voudrais que tu le sois dans celui des autres aussi. Mon petit ange, comme je t’aime…je suis débordante d’amour pour toi.
Je sais que c’est prématuré de penser à une prochaine grossesse. Partout j’entends, je lis qu’il ne faut pas refaire un enfant trop vite. Le corps de maman doit se remettre de la grossesse et de l’accouchement. Je me sens forte et extrêmement fragile tout à la fois. Je sens que je suis fatiguée, par la grossesse, l’accouchement et toutes ces émotions qui me traversent depuis ton tragique départ. Il faut laisser de la place au processus de deuil. Ne pas remplacer une grossesse et un bébé par d’autres. Dans ma tête et dans mon coeur, il me parait impossible de te remplacer. Tu es unique, les moments partagés avec toi dans mon ventre sont uniques.
Je t’aime mon petit bouchon.
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