Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


jeudi 7 juin 2007

Prête à t'accueillir

Papa et moi sommes allés hier soir chez ton oncle et ta tante. Ton cousin Mattéo était en pleine forme. Il jouait beaucoup avec ton papa au ballon, ton papa lui chantait des chansons. C’était tout mignon mais j’avais le cœur serré en pensant qu’il ne pourrait jamais faire tout cela avec toi. J’ai parlé de toi, de ma grossesse avec ta tante Natalina, avec sérénité, douceur. Parfois je me laissais aller à un peu de cynisme, c’est une manière pour moi d’exprimer ma colère, ma culpabilité, ma tristesse. C’est un plaisir pour moi de parler de toi, il est important pour moi de le faire, de te rendre vivant aux yeux de chacun. Tu es bien loti dans mon cœur mais je voudrais que tu le sois dans celui des autres aussi. Mon petit ange, comme je t’aime…je suis débordante d’amour pour toi.

Quand tu es sorti de mon ventre, que j’ai pu te prendre dans mes bras, t’embrasser, tu m’as offert un merveilleux cadeau : la conviction que je voulais être mère. Au plus profond de mes entrailles, j’en suis certaine. Ce serait un honneur pour moi d’élever un enfant avec ton père. Un honneur, car donner la vie est un cadeau inestimable. Je le réalise seulement maintenant.

Je sais que c’est prématuré de penser à une prochaine grossesse. Partout j’entends, je lis qu’il ne faut pas refaire un enfant trop vite. Le corps de maman doit se remettre de la grossesse et de l’accouchement. Je me sens forte et extrêmement fragile tout à la fois. Je sens que je suis fatiguée, par la grossesse, l’accouchement et toutes ces émotions qui me traversent depuis ton tragique départ. Il faut laisser de la place au processus de deuil. Ne pas remplacer une grossesse et un bébé par d’autres. Dans ma tête et dans mon coeur, il me parait impossible de te remplacer. Tu es unique, les moments partagés avec toi dans mon ventre sont uniques.

Je me sentais prête à t’accueillir. Même si parfois ton départ prématuré me fait douter. Comme je suis à l’affût du sens, des messages que tu as voulu nous léguer. Il m’arrive de penser que tu nous invites à réfléchir, à nous pencher sur ce désir d’enfant, sur la place que tu prenais dans notre couple. Peut-être devons nous approfondir ces questions avant d’envisager de te donner un petit frère ou une petite sœur ?

Te porter dans mon ventre a été un moment merveilleux, aucun problème, pas de soucis de santé sauf la prise de poids qui contrariait le gynécologue de maman. Tu ne bougeais pas trop, juste assez pour rassurer maman, pour lui montrer que tu étais plein de vie dans mon bidou. Jamais je n’ai été réveillée au milieu de la nuit par tes mouvements. Tu laissais maman dormir. C’était la grossesse parfaite. Merci mon cœur pour ces magnifiques mois. Je peux affirmer que c’étaient les plus beaux instants de ma vie. Cette fusion, cette plénitude.

Je t’aime mon petit bouchon.

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