Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


lundi 4 juin 2007

Timothée, mon guide...

Maman s’est réveillée triste ce matin. Elle n’avait qu’une seule phrase d’enfant gâtée en tête : « Rendez moi mon bébé ! ». Laissez moi vivre ces instants tant espérés.

Hier nous sommes allés, ton papa et moi, chez les parents de ma filleule, Maëlle, adorable petite fille de 3 ans pleine d’énergie. Ton papa a joué avec elle, lui a chanté des chansons. Il est adorable avec les enfants. J’aurais été si fière de lui offrir un enfant. Tu es venu mais il ne pourra jouer avec toi. J’ai dû batailler pour ne pas pleurer. Dès notre retour, j’ai craqué. Ton père m’a avoué ne pas vouloir pleurer. Je suis un peu inquiète pour lui mais j’essaye d’en prendre soin, de le cajoler, lui laisser des moments d’intimité.

On a parlé de toi, de ton départ tragique. J’expliquais à ton père que j’avais l’impression de vivre une croisière magnifique quand j’étais enceinte et qu’un tsunami s’est abattu sur nous à quelques lieux de l’île paradisiaque sur laquelle on devait arriver. En l’ombre de quelques minutes, j’ai eu l’impression de me retrouver sur un radeau, de penser à notre survie et d’accoster sur une île inconnue qui n’avait rien de paradisiaque. Sur cette île, il y a une montagne que l’on peut apercevoir au loin. Je sais qu’il me faut la gravir, que cela va être long et laborieux. Je la vois au loin et je n’ai que mes jambes pour marcher. Les chemins qui y mènent ne sont que tristesse et désolation. Je souhaiterais tellement pouvoir y accéder très vite, par transportation, par hélicoptère… je n’ai malheureusement que mes jambes. Je peux juste accélérer le pas, ne pas me perdre, ne pas m’engager trop vite dans ce que je pense être des raccourcis, au risque de devoir faire demi tour. Dans cet environnement hostile, il est vrai que j’apprécie chaque petite fleur, chaque rayon de soleil.

En parlant de petite fleur, j’avais abandonné, il y a quelques semaines, un bananier à l’extérieur. Je le pensais mort. Je comptais récupérer la terre pour planter autre chose. J’ai découvert hier que le bananier avait repris et Oh surprise ! Il m’offrait même un bébé bananier. Encore merci mon ange de ce magnifique cadeau ! J’aime penser que j’ai réussi, pendant ces 8 mois, à te transmettre mon modeste intérêt pour les plantes, les fleurs. Que c’est une des voies que tu as choisi pour me donner du courage, me rappeler que la vie continue, qu’elle est belle et mérite qu’elle soit vécue pleinement.

Sois mon guide, petit bouchon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai découvert ton blog par hazard en lisant des commentaires sur le blog de Severine, la maman de Maëva.
Je ne suis pas encore arrivée jusqu'au bout du tien (beaucoup d'émotions !!) mais je voulais te dire que ce que tu écris pour ton fils est très beau. Je te souhaîte beaucoup de courage pour la suite et surtout beaucoup de bonheur, même si comme tu le dis, la route risque d'être longue. Je te souhaîte que le bébé bananier soit un signe de ton petit amour pour te dire qu'à ton tour tu trouvera peut-être très bientôt un petit être au creu de ton ventre.

(message du 15 août à 00:00)