Bienvenue sur ce blog très intime.Ce blog a vu le jour peu après la naissance de mon fils Timothée.

Timothée est né, sans vie, le 25 mai 2007 à 37 semaines de grossesse.

Telle une porte ouverte sur mon âme meurtrie, vous y trouverez les mots que j'adresse à mon fils.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Ils m'aideront à cheminer.


mardi 12 juin 2007

Cet immense vide...

Je me sens vide mon cœur, ce matin. Je suis envahie par ce vide immense, celui de ton absence. Faible aussi. Si faible, si fragile. En miettes.

Des paroles de chanson tournent en boucle dans ma tête depuis que tu es parti : une chanson italienne dont le refrain se limite à « Ti amo », deux lignes de Mylène Farmer : « Rien n’a de sens », « Tout est chaos ». Je n’aime pas ces chansons, mais ça tourne, tourne. Comme un disque rayé qui ne peut s’arrêter.

Il parait que ces airs, paroles lancinantes reflètent notre état d’esprit.

Tu me manques terriblement.

Cela faisait deux jours que j’avais l’impression d’aller un peu moins mal. Deux jours de répit. Deux jours pour reprendre un peu d’air. Aujourd’hui, rechute. Re plongeon en apnée dans les abysses de la tristesse, de la douleur et du non sens. Mes larmes coulent. Tout mon être crie cette douleur indescriptible. Rien ne peut soulager cette souffrance. Il ne me reste plus qu’à lâcher prise, la laisser me traverser, me transpercer, me vider encore un peu plus de mon énergie. Cette douleur m’épuise.

Un souvenir hante mes pensées. Il y a trois semaines exactement, le mardi précédant cette terrible visite chez le gynécologue, cette journée où je ne t’ai plus senti bouger. Un couple d’amis est passé chez nous avec leur petit garçon nous annoncer qu’il attendait un deuxième enfant. Nous avons débouché une bouteille de champagne pour fêter l’évènement. Je me souviens leur avoir dit que je ne te sentais plus bouger, que cela m’inquiétait un peu. J’ai agité gentiment mon ventre pour que tu te réveilles, pour que tu me donnes un petit coup de pied. En sachant ce que je sais à l’heure actuelle, ce souvenir me déchire le cœur. Cette insouciance avec laquelle j’ai secoué mon ventre alors que tu t’étais déjà endormi à jamais. Cette bouteille de champagne pour fêter une future naissance alors que tu n’étais plus vivant.

Ce jour là aussi, j’étais allée au magasin te choisir des jouets, faire ta liste de naissance. Des jouets en bois, des livres en carton, des cadres pour ta chambre. J’avais demandé qu’on les mette de côté pour être sûre que personne ne les prenne. Tout restera au magasin. Ce sera pour d’autres enfants, d’autres parents. Ca me semble tellement injuste. J’ai l’impression qu’on m’a volé mes rêves, mes projets…mon enfant. Il n’y a personne à qui réclamer justice, devant qui faire valoir ses droits. Je peux juste crier ma douleur à ceux qui veulent bien l’entendre. Je ne peux rien attendre de plus.

Donne moi, mon cœur, la force de supporter cette journée qui s’annonce difficile.

Ta maman qui n’a cesse de t’aimer.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je vous ai découvert par le biais de "Notre ange Zoé", et je viens de vous lire avec émotion...
Ce que vous écrivez est magnifique... mon coeur de maman est touché... si je peux apparaître comme une main tendue, une oreille attentive, n'hésitez-pas...
Affectueusement...
véro

(message du 12 juin à 18:36)